Mais au final, qu’est-ce que je veux moi ?
Pas toujours facile de faire des choix !
Lors de mon enquête sur les difficultés rencontrées pour trouver un travail épanouissant, beaucoup m’ont répondu qu’ils avaient du mal à savoir ce qu’il voulait et à prendre des décisions !
Quand c’est difficile de savoir ce qu’on veut pour de petites décisions, comment faire pour les grandes décisions comme les choix des études puis celui d’un métier ?
J’ai moi-même longtemps été une grande indécise qui ne savait pas ce qu’elle voulait.
Je me souviens que j’espérais inconsciemment qu’on allait décider à ma place. Si un groupe débâtait d’une activité à faire, je me mettais en retrait, attendant la décision. Si deux événements avaient lieu en même temps, je me torturais l’esprit hésitant entre l’un puis l’autre. Dès que je prenais une décision, j’étais sûr de m’être trompée et me tournais vers l’autre choix, et ainsi de suite.
En faisant un travail sur moi, j’ai réussi à comprendre d’où venait le problème, et petit à petit mieux me connaître, mieux définir ce que je voulais, et finalement, prendre sereinement une décision (même si ce n’est pas encore parfait 😉 ). C’est pourquoi je voulais te partager dans cet article ce que j’avais appris de mon expérience et de mes formations, pour t’aider à toi aussi, apprendre à savoir ce que tu veux.
Je vais commencer par t’expliquer pourquoi est-ce que pour certaines personnes, c’est si difficile de savoir ce que l’on veut et de prendre des décisions. Ensuite, je vais te partager à partir de mon expérience et de ce que j’ai lu sur le sujet, 3 conseils pour t’aider petit à petit te reconnecter à toi-même pour savoir ce que tu veux.
1. D’où vient le problème ?
Regarder les enfants. En générale, ils savent assez bien ce qu’ils veulent. Ils ne se posent pas autant de questions. On a tous du dessiner ou écrire le métier qu’on voulait faire « quand on serait grands », et à l’époque, on s’en sortait plutôt bien pour répondre à la question.
En général, un enfant sait ce qu’il veut et ne se pose pas autant de questions que nous.
Alors pourquoi cette coupure ?
En fait, la principale raison qui fait qu’on ne sait pas ce que l’on veut, c’est qu’on est trop dans notre tête.
Dès l’enfance, on nous apprend à réfléchir beaucoup. À tout justifier, à pouvoir tout expliquer : avant de prendre une décision, on nous a appris à savoir précisément pourquoi. Si on veut quelques choses, on doit pouvoir l’expliquer.
Se dire qu’on fait comme cela parce qu’ « on le sent » ou « qu’on a juste envie », en général, ça ne passe pas.
Mais pourquoi c’est un problème ? C’est plutôt pas mal de savoir pourquoi on fait quelques choses non ?
Pourquoi c’est un problème ? Parce qu’on ne peut pas tout expliquer justement : notre cerveau conscient est beaucoup (mais alors vraiment beaucoup) plus lent que notre cerveau inconscient. L’inconscient est capable de brasser quelques milliers d’informations à la seconde. Le conscient seulement 3-4 (la vitesse du langage). Ainsi, on peut percevoir beaucoup de choses sans en être conscient. C’est pour cela qu’on peut se sentir triste sans trop savoir pourquoi. Notre inconscient a perçu des informations qui nous ont rendus triste, mais l’information n’a pas été jusqu’au conscient.
Ainsi, dès l’enfance, on nous apprend à étouffer ces émotions inexplicables (et les émotions tout court !). On nous dit qu’on ne doit pas être triste, qu’on ne devrait pas avoir peur, être en colère… Mais l’émotion, elle reste là, quoi qu’on « devrait ».
Adulte, on peut culpabiliser de ressentir une émotion qu’on n’arrive pas à expliquer, et étouffer cette information qu’on préfère ignorer car on ne la comprend pas.
Petit à petit, on se coupe de nos ressentis, de nos émotions, et on va trouver refuge dans notre mentale et on perd notre boussole intérieure. On finit par ne plus savoir ce que l’on veut, parce qu’on s’est coupé d’une grande partie de Soi : notre cœur.
En quoi cela nous empêche de prendre des décisions ?
Le mental est rationnel et froid. Il analyse et est fait pour cela. Si on doit choisir entre A et B, il nous enverra des arguments pour l’un et l’autre. Le problème, c’est qu’il fait très bien cela. On finit par avoir un vrai tournoi de ping-pong interne ou notre mental trouve autant d’arguments pour faire A que pour faire B. On finit par changer d’avis dès qu’on pense avoir pris une décision.
Pour savoir ce que l’on veut et prendre cette décision alignée avec qui l’on est, il s’agit de retrouver sa boussole intérieure ! Et pour cela, il faut sortir du mentale et apprendre à écouter son cœur et son inconscient.
Quand il s’agit de prendre des décisions vraiment importantes pour soi, comme de décider de sa vie professionnelle, c’est souvent encore plus dur d’écouter sa boussole, car les peurs viennent prendre le dessus et embuer notre vision.
Je te propose ici des pistes pour t’entraîner sur des petites décisions ou des petits choix, pour petit à petit mieux te connaitre, reconnaitre tes signaux, et pouvoir les utiliser pour les décisions plus importantes.
2. Mes 3 conseils
1. Ecouter son corps
Comme je l’ai déjà expliqué dans l’article « timing », le corps nous parle. Par exemple, c’est cette petite résistance qu’on peut sentir lorsqu’on fait quelques choses qu’on n’a pas vraiment envie de faire. Ou la légère nausée quand on est stressé. Pour certains, les signes du corps sont plus forts que pour d’autres.
Imaginons que tu dois choisir entre faire A ou B, et que tu as vraiment du mal à savoir ce que tu veux. Ton ping-pong interne est enclenché : dès que tu te décides pour l’un, ton cerveau revient à la charge avec des arguments pour l’autre et vis versa.
Un moyen qui peut t’aider est d’aller interroger quelques minutes ton corps : visualise que tu choisis A, restes un peu dedans. Visualise les actions que tu fais si tu as choisi A, imagine que tu annonces à tes amis que tu choisis A etc… Puis fais la même chose pour B.
Essaye d’être vraiment à l’écoute de ton corps et de tes émotions à ce moment-là. Est-ce que tu sens une différence ? Des muscles qui se contractent ou se relâchent ? Des petites douleurs qui apparaissent ? Ton corps qui penche un peu en avant ou en arrière ?
Quand notre cerveau n’arrive plus à écouter notre moi profond, celui-ci prend le corps comme relai pour espérer se faire entendre. Cette méthode aide à prendre une décision alignée avec soi, avec ce qui est juste pour nous. Cela aide aussi à écouter son intuition et son inconscient.
Si l’une des deux décisions te crispe plus que l’autre, il y a surement une raison. Quelle est-elle ? Bon, ça demande un peu d’entraînement au début, mais plus on va commencer à mettre de l’attention sur son corps et plus cela va devenir facile.
2. Se concentrer sur la première réaction
Comme je l’ai écrit plus haut, le cerveau conscient est un peu plus lent. Il faut un peu de temps avant que le mental s’enclenche.
Du coup, ça peut être très intéressant d’être à l’écoute de sa première réaction au moment où on prend connaissance du choix à faire.
Par exemple, on te propose de venir à tel événement, quelle est ta première réaction ? Enthousiasme ? Énergie ? Ton corps qui s’ouvre ? Ou au contraire qui se ferme ? Qui se crispe ? L’énergie qui baisse ?
Tu as une possibilité d’interview pour un nouveau travail : quels sont tes premières sensations ? Peur ? Enthousiasme ? Découragement ?
Si ces premières sensations sont plutôt désagréables, ça ne veut pas forcément dire qu’il ne faut absolument pas faire cette action. Cela peut être des peurs qui t’empêchent d’avancer. Mais dans tous les cas, cela t’informe de ces peurs, et te permet d’en prendre conscience, de les écouter, de les rassurer.
3. Réfléchir au pourquoi
Une autre manière coupée court au Ping-pong intérieur est cette fois-ci d’orienter notre mental sur des questions qui vont vraiment nous aider à prendre notre décision.
Ces questions, c’est les « pour quoi » : au final, qu’est-ce qui est important pour moi ?
Quel choix me rapproche le plus de mes valeurs ? Quels choix me rapproche le plus de la personne que je veux devenir ?
Ces questions sur les « pourquoi » peuvent aider dans les choix plus difficiles comme par exemple celui de changer de travail : pour quoi je reste ? Pour quoi je pars ? Qu’est-ce qui est vraiment important pour moi ?
Ces questions sur les « pourquoi » permettent de prendre du recul et de sortir un peu la tête du guidon. Ce recul aide à se reconnecter à ce qui est vraiment important pour nous, et donc à retrouver notre boussole intérieure.
Au début, ça risque d’être un peu inconfortable et de prendre du temps, mais plus tu vas te poser ces questions, et mieux tu vas te connaître et être capable de définir ce qui est vraiment important pour toi.
Bonus : ne pas vouloir être parfait
Ce qui peut bloquer aussi, c’est de vouloir être parfait : prendre LA meilleure décision, être sûr que c’est exactement cela que je veux… Ne rien faire, ne rien décider, tant qu’on n’est pas sûr à 150%…
Parfois, ce qui aide simplement, c’est de reprendre confiance dans sa capacité de décider. Et pour cela, se donner le droit de se tromper. Prendre une décision et s’y tenir. Se dire que c’est OK si ce n’est pas la meilleure, qu’on peut avoir confiance dans ce que l’on ressent, dans ce que l’on décide, dans ce qui va se passer.
Conclusion
Comme tu l’as constaté, il s’agit principalement de se remettre à l’écoute de son corps, de ses émotions et de ses ressentis, ainsi que de commencer à décider du pour quoi on fait les choses.
Si l’on ressent une émotion qui n’était pas « prévue » par le mental, et qu’il n’apprécie pas, on aura tendance à ne pas vouloir écouter cette émotion, voire même à se culpabiliser.
Par exemple, telle activité nous plaît, mais ça ne correspond pas à l’image qu’on a de nous et ça nous fait peur. On préfère alors ne pas écouter cette information. Ou alors, on ressent de la réticence à aller à tel événement, alors qu’on se dit qu’on devrait, que c’est une super opportunité, mais quelque chose en nous ne veut pas, et ça nous dérange.
Que ce soit des signaux au niveau du corps ou des émotions, pour apprendre à savoir ce que l’on veut, il s’agit d’abord de se réconcilier avec soit même : accepter que telle activités nous procure de la joie. Accepter que telle chose, ce n’est pas fait pour nous. Que telles personnes nous mettent mal à l’aise.
Au début, cela demande d’être à l’affut des petits signaux, car notre moi intérieur a tellement l’habitude de ne pas être écouté qu’il ne parle plus très fort.
Puis de prendre ce signal avec bienveillance et amour pour sois. Ok, je ressens ça, j’accueille cette émotion même si je ne la comprends pas. Qu’est-ce que ça vient me dire ?
Au début, ce ne sera probablement pas facile d’avoir des réponses, mais petits à petit, les signaux vont se faire de plus en plus clairs, et vous allez apprendre à vous connaître. À laisser parler votre moi intérieur, et à le comprendre.